La visite de Kadhafi à Paris a suscité beaucoup de réactions


La visite de cinq jours en France du colonel Kadhafi s'est révélée particulièrement riche en déclarations en tous genres, des propos provocateurs du "guide" libyen aux condamnations de l'opposition en passant par les explications parfois embarrassées des autorités.

MOUAMMAR KADHAFI:
- sur les droits de l'Homme: "Nous n'avons pas évoqué moi et le président Sarkozy ces sujets. Nous sommes amis et nous coopérons." "Il n'y a aucun prisonnier politique en Libye." "Avant de parler des droits de l'Homme, il faut vérifier que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits."
- sur les banlieues: "(...) Nous (les Africains, NDLR) sommes envoyés dans les banlieues et nos droits sont violés par les forces de police. Les Africains immigrés sont considérés comme des marginaux, des nécessiteux. Ils expriment leur colère parfois par la violence, allument des incendies."
- sur la démocratie: "Certains pays peuvent trouver que la dictature leur convient mieux."
- sur le terrorisme: "Personne ne peut éprouver de la sympathie pour des gens qui sont des criminels et les jeunes qui pourraient éprouver de la sympathie pour Al-Qaïda verront bientôt qu'ils se sont trompés."
- sur les femmes: "Les conditions de la femme en Europe sont tragiques, elle est obligée de faire parfois un travail qu'elle ne veut pas, comme mécanicien, maçon. Je voudrais sauver la femme européenne qui se débat."
- sur l'économie: "La Libye est une mer de pétrole et un réservoir de gaz qui jouit de la stabilité."

NICOLAS SARKOZY:
- "J'ai dit au président Kadhafi combien il fallait continuer à progresser sur le chemin des droits de l'homme, dans tous ses aspects."
- "Ma conviction la plus profonde, c'est que la France doit parler avec tous ceux qui veulent trouver le chemin de la respectabilité et de la réintégration dans la communauté internationale."
- "C'est bien beau le principe qui consiste à ne pas se mouiller, à ne prendre aucun risque, à rester sur son quant-à-soi, à ne discuter avec personne, à être tellement certain de tout ce à quoi on pense en prenant son café-crème boulevard Saint-Germain."
- "C'est vrai, j'ai été le candidat des droits de l'Homme. Je le revendique."

BERNARD KOUCHNER, ministre des Affaires étrangères:
- avant la visite:
"De temps en temps, il faut avaler son chapeau dans ce métier."
- pendant la visite: "Lorsqu'il a parlé des droits de l'Homme ici, dans notre pays et en Europe, c'était assez pitoyable, et nous le condamnons." "Qu'est-ce qu'on dira aux autres pays qui évoluent, qu'est-ce qu'on va dire à l'Iran quand on discute avec lui si on ne peut pas les encourager?"

RAMA YADE, secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme:
- avant la visite:
"Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort."
- pendant la visite: "La visite en France du président Kadhafi reçoit, je le répète, le soutien de l'ensemble du gouvernement."

L'OPPOSITION SOCIALISTE FRANCAISE:
- Ségolène Royal: Nicolas Sarkozy "est tombé dans le piège d'un dirigeant dictateur qui n'a aucun scrupule".
- Pierre Moscovici: "La visite du colonel Kadhafi est d'une certaine façon le point culminant d'une procédure de réhabilitation. C'était ce qu'il souhaitait."
- Manuel Valls: "On a assisté à une espèce de circus Kadhafi, à une farce un peu tragique et comique." "On sort de cette semaine avec un sentiment pénible parfois même d'écoeurement."

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