S’établir en Algérie devient plus dur pour l’Amen Bank et la BIAT

Sévère tour de vis en Algérie pour les banques étrangères présentes sur la place d’Alger ou qui souhaitent s’y établir. C’est le cas des deux banques tunisiennes Amen Bank et Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) qui ont déposé des demandes depuis un bon bout de temps déjà et qui attendent encore le feu vert.Ce nouveau tour de vis (énième épisode d’un feuilleton de mauvais goût) se manifeste par le nouveau dispositif prudentiel adopté par le Conseil algérien de la monnaie et du crédit (CMC) dépendant de la Banque d’Algérie.
Ainsi, le CMC enjoint aux banques et succursales de quadrupler le capital minimum à hauteur de 10 milliards de dinars algériens (100 millions d’euros – 183 millions de dinars tunisiens). Le même CMC a décidé par ailleurs de porter à 35 millions d’euros (contre 5 millions d’euros actuellement) le capital des établissements financiers et des succursales d’établissements financiers. Les banques et succursales de banques en activité disposent de douze mois pour se conformer à ces nouvelles prescriptions réglementaires. Délai jugé assez court par des observateurs, vu que l’ancienne réglementation donnait deux ans pour la mise en conformité.« Par ces mesures inédites, le CMC place la barre très haut pour les investisseurs qui souhaitent s’établir en Algérie, mais aussi pour les nationaux qui veulent créer leurs propres banques », commentera la Voix de l’Oranie. Notre confrère ajoute que ces investisseurs vont désormais devoir réfléchir plusieurs fois avant de se jeter sur la place d’Alger, tant les conditions ne semblent pas à la portée. Il est difficile, en effet, pour les patrons de la finance mondiale de satisfaire à ces obligations dans un contexte marqué par l’effondrement, comme des châteaux de cartes, des principales enseignes bancaires.Selon le CMC, ces nouvelles mesures visent à renforcer «les règles prudentielles et stimuler les crédits à l’investissement à moyen et long termes». Le CMC entend, par ailleurs, renforcer davantage «la solidité financière des banques et des établissements financiers ainsi que la stabilité du système bancaire en Algérie».Un premier tour de vis a déjà été opéré au lendemain du scandale Khalifa et qui avait coûté au Trésor algérien, pas moins de deux milliards de dollars. Ce deuxième durcissement est autrement plus sévère, analyse le journal qui conclut que l’équation qui se pose, désormais, pour les banques algériennes autant que pour leurs homologues étrangères, est de s’adapter ou de disparaître !D’après les données en notre possession, la banque que compte ouvrir la BIAT en Algérie devait avoir un capital de 50 millions de dinars tunisiens. Or, si l’on se réfère à cette nouvelle réglementation, la BIAT devrait plus que tripler son capital avant d’envisager son implantation.Rappelons, dans la foulée, que la britannique HSBC, a obtenu en juin dernier le feu vert pour s’implanter avec un capital de 2,5 milliards de dinars algériens (46 millions de dinars tunisiens). Un ticket d’entrée fort modique (appelé obligatoirement à augmenter dans les douze mois) comparé à celui qu’on exige désormais des banques tunisiennes. Cherchant à accompagner les quelque 700 entreprises tunisiennes implantées en Algérie, Slaheddine Ladjimi, DG de la BIAT, devrait maintenant réviser ses comptes et son business plan face à cette nouvelle donne surprise, dictée par les autorités monétaires algériennes. Regorgeant d’importantes opportunités et en pleine construction, l’Algérie pourrait attirer un grand nombre d’investisseurs, aussi bien européens, américains qu’arabes et maghrébins. Ceci est valable dans plusieurs secteurs dont celui financier. Le choix de la BIAT et de l’Amen Bank est on ne peut plus pertinent. Seulement voilà, cette absence de clarté et ce durcissement des conditions pour ceux qui s’apprêtent à investir en Algérie, a de quoi dissuader les plus enthousiastes.
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