Lutter contre le chômage par la création de nouvelles entreprises. Oui, mais lesquelles ?

Lutter contre le chômage par la création de nouvelles entreprises. Oui, mais lesquelles ?
En Tunisie, les nouveaux investisseurs s’orientent vers les « marchés porteurs », c’est les cafés et les gargotes en ce moment, sans aucune base économique ni étude statistique ou marketing claire…. Les investissements se font en fonction de la réussite du voisin (doing like the Johnson’s), on voit des mêmes genres d’affaires fleurir en un temps record par des opportunistes du gain rapide: C’est la mode des boutiques dans les centres commerciaux dans les années 80, la mode de la création d’hôtels dans les zones touristiques au cours des années 90, la mode actuelle des centres de massage... Et qui dit mode, dit éphémère. C’est donc une économie basée sur le « voisin devenu concurrent », et c’est normal, qu’au bout de quelques années un secteur d’activité soit saturé et qu’il laisse derrière lui son lot de chômeurs et de faillites, pire encore, ces concurrents avant de mourir finissent souvent en se battant à coups de soldes et de vente à perte pour essayer de rétablir leurs chiffres d’affaires… Et la question que l’on devrait se poser aussi souvent que possible : Si toutes les maisons ont des réfrigérateurs alors pourquoi ouvre t-on un une usine de réfrigérateurs ? A qui vont-ils être vendus ? La réponse se trouve dans ces études marketing et du rôle que peut jouer la publicité.
Les sociétés industrielles et agricoles ne peuvent pas être les seules locomotives de l’économie. Mettre un cadre de vie adéquat aux sociétés de service serait nécessaire pour avoir une économie soutenue. Or on peut citer l’exemple suivant : Est-ce que pour chaque marque de biscuits on doit créer une usine à biscuits ? Non. Comment créer, alors, sur un tissu déjà existant, l’envie de consommer des biscuits ? Surtout pas en créant des usines supplémentaires, mais en créant des sociétés de services qui manipulent les outils de fabrication et de distribution. C’est le fabriquant. C’est lui qui étudie le produit son emballage, son opportunité, sa distribution, sa publicité…. Et sa production en sous-traitance chez un industriel qui possède les fours et la main d’œuvre. Cette entreprise, le fabricant, n’est ni une entreprise industrielle ni agricole, elle est simplement responsable de toute la chaine de fabrication et de distribution. A titre d’exemple, nombreuses sont les marques de biscuits en Europe, des centaines, mais essayez de compter le nombre d’ateliers de biscuits, vous verrez, il n’y en a pas autant. Des entreprises fabricantes de biscuits viennent se greffer sur des ateliers, en sous-traitance, pour créer des marques, des produits nouveaux, des promos, des sous produits…. Ce genre d’entreprises, qui n’existe pas encore en Tunisie, peut être listé dans les entreprises industrielles à service. Sa principale devise serait: « Sortez moi un bon produit et laissez l’industriel faire son travail convenablement ». Le fabricant jouerait ainsi un rôle très important dans une économie. Ce sera lui qui ferait fonctionner les industriels, les transporteurs, les agriculteurs, les publicitaires, les médias… Il serait le bureau d’étude de toute la chaine : depuis la création du produit jusqu’à sa vente. Il gérera ses marques d’un bureau comptable et traitera de la même importance le volet technique que le volet commercial de ses produits. Il donnera au rôle des études stratégiques une place très importante puisque c’est d’elle que se développera le besoin et il donnera à la publicité son rôle dans la promotion. Or, en Tunisie, l’espace dédié à la publicité est réduit à quelques journaux et 3 télés… ce qui est bien maigre par rapport au flux d’ingénieurs qui sort chaque année de nos écoles supérieures d’où ce besoin réel de créer de nouveaux espaces médiatiques à caractère commercial. A titre d’exemple, essayez de dénombrer le nombre de chaines TV en Italie, vous verrez, elles sont très nombreuses.
Ces entreprises de service devraient croitre en Tunisie, parce qu’elles seront surement les locomotives de l’économie du pays, et pour ce faire, les banques devraient y penser dès maintenant. Octroyer des crédits à ces sociétés qui gèrent l’immatériel sera certainement très dur pour un banquier d’y penser, mais si l’on y réfléchi bien, ça vaut la peine parce qu’un jour viendra que le matériel ne vaudra pas plus d’argent.
Nedhir AZOUZ

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